Le Qi Gong est un art de « longue vie », où l’aspect de la santé et de la guérison est naturellement présent.
Le mot Qi Gong ou Kiko en japonais signifie pratique ou maîtrise de l’énergie vitale.
Pour comprendre pourquoi Qi Gong, santé et guérison sont liés il est nécessaire de comprendre ce à quoi correspond le Ki, l’énergie vitale ou le principe même qui sous-tend la vie.
Haruchika Noguchi, le guérisseur et thérapeute japonais a œuvré toute sa vie pour une vision de la Santé et de la Guérison qui correspond à une plus haute idée de la Vie donc du Ki et parfois pour revenir à des fondamentaux que notre « médecine occidentale » semble avoir oubliés.
Qui est Haruchika Nogushi ?
Haruchika Nogushi (1911 – 1976) a consacré sa vie à l’étude et la compréhension du fonctionnement humain dans sa globalité Corps-Esprit. De deux à neuf ans, il a vécu auprès de son oncle acupuncteur et spécialiste d’herboristerie chinoise. Il raconte dans son autobiographie : « Quand j’étais en cours préparatoire à l’école primaire, l’enfant assis à côté de moi avait mal aux dents. Je l’ai soulagé en mettant ma main à l’endroit de la douleur. Dès lors, j’ai été convaincu que le ki humain a un pouvoir de guérison. »
Plus tard lors du grand séisme de Kanto, il se rend naturellement auprès des victimes et commença à imposer les mains sur toutes les personnes encore vivantes qu’il voyait et la plupart commencèrent à guérir. Il raconte : « À l’âge de douze ans, j’ai vu les champs dévastés par le feu après le tremblement de terre. C’est la première fois que j’ai fait le yuki. ». Qi Gong Santé
Par la suite il développa une technique nommé Seitaï qui permettait aux personnes de développer leur pouvoir d’auto-guérison en utilisant la capacité de l’organisme à rétablir son équilibre personnel.
Pendant 50 ans il a vu plus de cent clients par jour avec une durée d’intervention qu’il fit tomber de 2 heures à 2 minutes.
Devant la complexité du Seitaï à être utilisé par la plupart des gens, il mit au point aussi une technique beaucoup plus simple appelée : Katsugen-Undo ou mouvement régénérateur (spontané).
La santé est une activité naturelle du corps
Qi Gong Santé du corps et de l’esprit sont une activité naturelle car inscrite en nous.
Pour Nogushi l’équilibre se maintient naturellement.
« Vivre en bonne santé correspond à l’instinct de l’homme. Si nous nous blessons, la coupure se ferme naturellement. Si nous avons mal au ventre, nous appuyons sur celui-ci avec la main ; et si nous avons mal aux dents, nous appliquons la main sur la joue. Nous ne savons pourquoi nous appuyons ni pourquoi en posant la main sur la zone douloureuse nous en éprouvons un bien-être.
Ceci aussi est une chose instinctive, et chacun de nous est susceptible de le faire. Lorsque nous manquons d’énergie, nous ressentons une sensation de faim et si, au contraire, nous avons un trop plein d’énergie, nous éprouvons le besoin de la décharger. C’est de cette façon que tout le monde maintient naturellement son équilibre.
Malgré tout, nous avons peur et nous nous préoccupons de l’hygiène et de la santé. Il est impossible de savoir combien de milliards de préceptes tels que « il faut faire ceci, il ne faut pas faire cela »- existent dans notre monde en vue de se soigner. On ne peut également recenser le nombre de maladies à l’affût, et les méthodes de soins se comptent également par milliards.
Ainsi, nous en sommes venus à penser que nous ne pouvons pas être sains et nous guérir par nous-mêmes des maladies sans avoir de connaissances. »
La capacité à ne pas tomber malade
« Bien que nous mangions ce qui tombe par terre, il ne se passe rien. Cependant, les adultes croient que l’on peut devenir malade en mangeant ce qui est tombé sur le sol. Si l’on raisonne de cette manière, tous les animaux des bois et des champs devraient être malades vu qu’ils mangent ce qui se trouve par terre. On dit également qu’il est dangereux d’avaler quelque chose de pourri. Les fruits que dévorent les corbeaux sont les plus savoureux.
Quand j’étais réfugié dans la région de Niigata, j’avais l’habitude d’attendre que les kakis soient mûrs à point, mais toujours les corbeaux me devançaient. De ce fait, comme je n’avais pas d’autre moyen, je grimpais à l’arbre. Il est certain qu’ainsi ils étaient beaucoup plus savoureux ; les corbeaux sont intelligents. La viande de vache aussi est bonne quand elle est sur le point de pourrir.
L’homme craint sans motif ce qui est pourri, et ne mange que ce qui est frais. Or, tous les êtres vivants ont cette capacité et, la connaissant, pourraient imiter les corbeaux. »
Les maladies sont également une activité naturelle du corps
« Les maladies sont une activité naturelle du corps. Par exemple, des diarrhées surgissent quand des éléments nocifs pénètrent dans le corps. Quand pénètrent des microbes, la gorge s’enflamme et on a de la fièvre. Ce sont des fonctions similaires à un nettoyage général. S’obstiner à les empêcher, sans les laisser agir est ridicule. Plus on s’obstine, plus la personne vieillit. Combattre ces fonctions physiques n’est pas raisonnable ; et je dirais même, lutter contre de telles maladies (en réalité des fonctions corporelles) est absurde.
Quand la femme conçoit, l’enfant ne naît que neuf mois plus tard car, en trois mois, il ne serait pas viable.
La rapidité n’est pas toujours positive : étant donnée la nature du corps, dès que la femme se trouve enceinte, commence en elle la préparation de la lactation.
L’organisme sait déjà ce qui va se passer neuf mois plus tard. Il sait que ce qui viendra au monde s’alimentera avec son lait. Ce qui est étonnant, c’est de savoir comment il le sait. De fait, donner le sein au nouveau-né la fait mère immédiatement. Le bébé lui-même éternue ou expulse des gaz. Parce qu’il sait tout ce qui doit être fait.
Si on interrompt le processus naturel du corps, la grossesse, par exemple, la préparation de la lactation s’arrête.
Non seulement le développement des seins, mais toutes les fonctions qui préparent à la maternité (comme la sécrétion du lait, l’accouchement et la réadaptation du corps après l’accouchement), tout est annulé. Quand un processus naturel n’arrive pas à son terme, on se retrouve souvent dans un état tel que l’on ne peut pas retrouver la tranquillité sans céder à un acte impulsif, bien que l’on sache parfaitement qu’il ne faille pas le faire. De la même façon, on parle d’actes impulsifs ou de pleurnicheries infantiles : ceux-ci sont dus au fait que, même en n’ayant plus de motifs pour le faire (comme après avoir reçu un bonbon, par exemple) l’énergie destinée à l’acte de pleurer ne s’est pas encore dispersée. Qi Gong Santé
Les désagréments qui surgissent dans le corps génèrent la capacité de résistance à travers divers processus, que ce soit la fièvre ou bien la sueur. A travers ces processus, le corps recouvre naturellement la normalité. Alors, que se passe-t-il quand on les interrompt ? Sans comprendre le sens et la raison pour laquelle l’homme devient malade, on a l’habitude d’agir en fonction du principe : moins on souffre, mieux c’est.
Mais, pour devenir grand, dès l’enfance il est nécessaire d’aguerrir la capacité de résistance devant les divers microbes ou dans toutes les circonstances. On doit devenir un adulte capable de travailler en n’importe quel lieu. De ce fait, élever un enfant avec comme critère : « pourvu qu’il ne tombe pas malade… » revient au même que de le mettre sous serre, ce qui l’affaiblit pour affronter le futur.
Si l’on interrompt le processus de la maladie, le corps de l’enfant grandira d’une manière telle qu’un beau jour, il s’écroulera soudainement ou qu’il lui deviendra impossible d’exprimer sa force. »
Adaptation à chaque personne
Pendant les cours de Kiko, même si je montre « le mouvement idéal », j’insiste toujours sur le fait que chaque personne doit adapter le mouvement en fonction des possibilités de son corps.
Chacun a une version parfaite du mouvement. De plus certains mouvements vont plus correspondre à certaines personnes qu’à d’autres. En laissant un cadre souple à la pratique, cela permet à chaque personne de mettre plus ou moins d’intensité ou de relâchement dans tel ou tel mouvement en fonction des besoins du moment.
En soi chaque cours est différent et chaque cours est différent pour chacun des élèves.
Nogushi exprime ainsi les différences :
« Le stress produit par un même stimulus se manifeste de façon différente selon l’individu.
Certaines personnes ont plus d’appétit quand elles sont amoureuses ; d’autres, par contre, voient augmenter leur activité cardiaque. La même situation de stress cause à certains une rigidité musculaire, à d’autres du sucre dans l’urine ou des difficultés de miction ; il y a également des personnes chez lesquelles le stress se manifeste par des difficultés d’ordre respiratoire. Qi Gong Santé
Pourquoi tant de différences ?
L’homme est un individu et chaque homme, dans sa propre individualité peut montrer des préférences pour le poisson ou les sucreries.
Il y a ceux qui possèdent un coeur qui ne sera pas affecté par des dettes de millions de yens et d’autres, qui avec une dette de seulement mille ou dix mille yens, ont un coeur qui bat la chamade au point que leur visage en palisse.
De ce fait, la tendance des réactions corporelles varie selon chaque individu. »
Qi Gong Santé, c’est l’esprit qui a le dernier mot
Dans le Kiko on exprime souvent le fait que l’énergie ou le Ki suit la pensée.
C’est-à-dire que c’est l’esprit qui produit une pensée, qui elle-même va diriger le Ki à la fois à l’intérieur et autour du corps.
La visualisation que Nogushi appelle aussi « imagination » permet à notre esprit d’agir puissamment sur le Ki et ses répercussions sur le corps et la santé. Notre pratique de Qi Gong et notre santé sont donc ainsi liés.
La pratique du Kiko depuis plus de 30 ans ainsi que les conseils de thérapeutes holistiques et mon expérience sur l’auto-guérison m’ont progressivement amené à me rapprocher de la vision de Nogushi sur le corps, l’énergie, la santé.
Si vous vous sentez aller dans cette direction, certainement, la pratique du Kiko Zen contribuera à votre équilibre et votre cheminement.
Pour Haruchika Nogushi : « La question fondamentale est psychique plus que corporelle. Qi Gong Santé
Prendre soin de sa vie et de sa santé consiste à déployer le coeur et l’imagination, pour être joyeux et trouver le meilleur en chacun ; s’abstenir d’accuser, de critiquer les défauts d’autrui, préserve mieux nos propres forces.
La volonté est impuissante face au corps : elle est incapable d’altérer ou d’accélérer les pouls, de nous faire pleurer. L’imagination, en revanche, altère la circulation du sang, fait couler nos larmes, active la sécrétion de sucs gastriques : elle agit donc sur le fonctionnement de l’organisme et provoque des changements de nature diverse.
Evoquer des choses agréables, s’imaginer heureux ou content, plein d’allant et de forces, modifie l’état physique et le transforme selon la direction de la pensée.
L’imagination est une grande force créatrice. »
En savoir plus sur le Seitaï et le Katsugen undo