stabilité mentale

Comment obtenir la stabilité mentale ?

Dans un monde agité, la stabilité mentale paraît être un objectif impossible.

Comment pourrions-nous être tranquille si tout bouge tout le temps autour de nous ?

Pour cela il faut comprendre la nature du mental, le caractère changeant de l’existence et les liens entre notre corps et notre esprit. La voie de la stabilité mentale peut alors s’ouvrir à nous.

La nature du mental ordinaire est l’agitation.

Par nature le mental est agité, c’est-à-dire qu’il passe d’une idée à l’autre, d’un souvenir à l’autre d’une anticipation à une planification et cela se manifeste par une foule de pensées qui défilent dans notre tête et des émotions vécues jusque dans notre corps : 

  • le doute 
  • la peur 
  • l’inquiétude ou l’angoisse
  • la frustration 
  • Le ressassement
  • la colère
  • La tristesse 
  • la dépression 

Toutes ces pensées et émotions sont vécues dans le corps en tant que maux de têtes, douleurs dans le dos, difficultés digestives, insomnies, fatigue chronique, prise de poids …

 

La vie est une suite d’expériences changeantes

Notre mental voudrait inconsciemment que toutes les expériences agréables continuent sans arrêt ou se succèdent. C’est s’illusionner sur la réalité du monde extérieur qui est tout le temps en changement et générer de la frustration et du stress.

En effet, la vie elle-même, est impermanence, changement, instabilité. Telles les vagues qui arrivent sans cesse sur un rivage, les expériences les plus variées se manifestent puis se transforment et disparaissent.

Nous avons un travail qui nous plaît, puis notre entreprise nous licencie. Nous sommes en couple et nous nous séparons, nous perdons des amis, des proches. Nous avons une superbe voiture et nous sommes victimes d’un vol ou d’un accident… La liste est sans fin.

Le bonheur n’est pas dû au fait de vivre des expériences positives ou plaisantes mais le fait de faire face de manière tranquille et intelligente aux difficultés. 
Par analogie on pourrait dire que le bonheur, la satisfaction, ne réside pas dans le fait d’éviter les orages, mais d’apprendre à danser sous la pluie.

Pour cela l’acceptation du changement est en soi une grande qualité et en réalité la première condition vers un début de stabilité.

L’acceptation, la première étape pour la stabilité mentale

Cela peut paraître paradoxal (comme toutes les grandes vérités) mais le fait d’accepter l’instabilité de la vie et des expériences extérieures va pouvoir nous permettre de garder un équilibre intérieur et de réduire nos tensions.

L’acceptation signifie en réalité juste reconnaître qu’une réalité est présente au lieu de la fuir, d’y résister (ce n’est pas possible que ça m’arrive à moi ! ) ou d’être dans le déni.

Si nous acceptons un changement ou une nouvelle situation, nous allons finalement pouvoir nous adapter de manière plus constructive et satisfaisante.

L’acceptation nous permet de ne plus réagir mais de répondre aux situations

Nous passons notre temps à être dans la réaction dès que quelque chose nous dérange. Cette réaction quasiment instinctive ou animale est souvent accompagnée des émotions dont nous avons parlé plus haut qui finissent par nous épuiser si elles se répètent trop souvent.

La réponse adaptée et basée sur l’acceptation de la situation dérangeante est le fruit d’un mental stable, serein et sain.

C’est aussi une manière très concrète de cultiver la paix intérieure.

(voir une Video de Thich Nhat Hanh sur l’acceptation de la mort et de la vie)

Peut-on obtenir la stabilité mentale par un art du corps ?

En Kiko Zen et dans les arts martiaux ou le yoga il y a des postures qui viennent nous mettre en difficulté ou tester notre stabilité. Ce sont souvent les postures d’équilibre sur un pied. 

En Kiko, on ne va pas focaliser notre attention sur le fait de garder l’équilibre mais sur d’autres facteurs qui vont renforcer notre stabilité. 

Penser à l’enracinement. 

la première phase va être de penser à son enracinement. Le lien avec la terre, la visualisation, vont nous aider à nous ancrer énergétiquement et physiquement dans le sol. Cet  ancrage se travaille avec les postures d’équilibre mais aussi dans différents exercices où l’on garde les deux pieds au sol comme la montagne ou l’arbre. 

Ce lien à la Terre et l’enracinement est également présent dans d’autres activités corporelles ou sportives comme ici avec la Danse.

Garder la conscience du centre de gravité et du hara.

 Le centre de gravité du corps, donc notre point d’équilibre, se situe au niveau du hara à quelques centimètres en dessous du nombril, à mi-chemin entre les deux extrémités du corps.

Le hara est aussi le centre énergétique ou réserve d’énergie interne qui est utilisé dans les arts martiaux pour se recentrer et nous stabiliser physiquement mais aussi mentalement. 

Une partie de notre sérénité vient donc de ce centre. Plus on est centré dans notre hara plus l’équilibre de notre corps est stabilisé, plus notre esprit est stable.

L’aspect mental de l’équilibre du corps

Les arts martiaux internes, le yoga font autant appel à l’esprit qu’au corps.

Il y a une interrelation permanente entre notre corps et notre esprit. Plus l’esprit est stable, tranquille, la pensée dans le hara et plus notre corps va être stable. 

Plus le corps est stable (ou plus nous nous entraînons à garder cette stabilité) et plus nous prenons confiance face au déséquilibre, plus notre esprit se tranquillise.

Je me souviens d’une élève qui n’aimait pas les exercices sur un pied et qui pensait qu’elle n’avait pas d’équilibre. Je lui répétais sans cesse que l’équilibre n’était pas important et qu’il fallait qu’elle se concentre sur l’enracinement, la tranquillité. Un jour elle m’a dit, : « Ca y est j’y arrive, je me suis détendue et c’est beaucoup plus facile ! »

Il suffisait qu’elle arrête de résister ou lâche sa peur, sa croyance sur sa difficulté pour que tout d’un coup cela devienne facile et évident » C’est souvent comme cela que ça arrive, mais cela demande de la persévérance.

C’est une boucle de rétroaction, un cercle vertueux.

Mais au final c’est l’esprit qui va conditionner la stabilité mentale et corporelle.

Cultiver un mental sain pour une stabilité mentale

Nous pouvons nous entrainer et progresser pour obtenir cette stabilité mentale. C’est à la portée de tous quel que soit son point de départ. Il suffit de s’y mettre.

Les disciplines telles que le Qi Gong, le Yoga, les arts martiaux, la méditation, les lectures, les enseignements et les pratiques spirituelles sont le terreau qui va permettre à notre esprit d’être stable et de prendre de la distance par rapport aux événements de la vie et nous permettre de :

  • Nous rappeler ce qui est essentiel et important pour nous
  • Nous donner une direction dans la vie
  • Nous lier au grand courant de la Vie et lâcher prise
  • Trouver et s’ancrer dans un espace de Paix, de stabilité.

Les répercussions dans notre vie quotidienne

Nous pouvons nous poser la question à juste titre : En quoi une pratique méditative ou spirituelle va pouvoir répondre aux besoins concrets de notre vie ? Nous ne voyons pas toujours le lien.

Quand nous prenons une aspirine dans un verre d’eau pour un mal de tête, nous savons que même si le médicament n’est pas en contact direct avec la partie de notre corps qui est douloureuse, celui-ci va pourtant agir parce que tout circule et communique dans notre corps. Il n’y a pas de séparation.

C’est la même chose entre la vie concrète quotidienne et la vie intérieure ou spirituelle.

Plus nous cultivons la tranquillité et la profondeur de notre esprit à certains moments de notre journée avec le yoga, la méditation, la contemplation, le silence etc… plus nous accumulons des « réserves » de paix qui vont nous permettre de ne pas réagir de manière excessive quand à coup sûr, des expériences déstabilisantes viendront vers nous.

Nous serons en capacité de répondre et d’agir de manière positive face aux situations.

contemplation silencieuse

Changer notre point de vue sur les événements

Comme les expériences sont perçues au niveau du mental, une stabilité mentale nous aide à vivre ces expériences avec le moins de désagrément ou à en tirer une leçon.

On prête au Dalaï Lama cette parole de sagesse : « Dans la vie, je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends ».

Les expériences agréables enrichissent la qualité de notre vie, mais c’est le fait de savoir faire face correctement aux difficultés qui nous permet de développer la force intérieure.

Grâce à la stabilité mentale, chaque expérience va être vécue plus sereinement, ce qui va en même temps renforcer notre confiance et notre stabilité dans les autres difficultés.

C’est à nouveau un cercle vertueux dans notre esprit.

Ne dit-on pas parfois après une grande épreuve qu’à présent on est prêt à tout affronter ?

« Le sage vit dans la conscience des difficultés, ainsi il n’en rencontre aucune »

Lao Tseu – Tao Te King

A méditer….

Image de Fabrice Buonanno

Fabrice Buonanno

Je pratique et j’enseigne le Kiko depuis plus de 30 ans
Le Kiko (Qi Gong en japonais) est issu des pratiques internes des arts martiaux japonais et a pour but d’harmoniser le corps, le souffle (respiration, énergie) et l’esprit.
Le Zen et le Shinto ont considérablement influencé les arts martiaux japonais et en ont fait une Voie vers l’Unité.
Le Kiko intègre naturellement ces influences et peut être considéré comme une méditation en mouvement qui nous plonge avec douceur et intensité dans la conscience du moment présent.
J’ai enrichi depuis 30 ans ma pratique personnelle par des enseignements sur les philosophies et pratiques orientales, Taoïsme, Bouddhisme, Yoga, Védisme, arts martiaux.
J’enseigne en salle, je donne des cours en ligne et j’organise des stages à Montpellier, Paris et l’été dans le sud de la France.

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