Comment choisir entre Qi Gong et méditation

En tant que pratiquant d’une discipline ou débutant on se pose naturellement la question de comment choisir entre qi gong et méditation mais aussi Yoga ou Tai Chi. C’est pratique sont toutes différentes mais pourtant ont parfois un socle commun, voire une unité dans leur but.

La diversité et l'unicité des pratiques.

Améliorer notre pratique

Le principe même de la vie est progression, évolution vers un but, une perfection.

 Nous pouvons le sentir dans tous les domaines. Dans notre métier, dans nos loisirs, dans nos relations. Nous commençons à un certain niveau et nous en éprouvons du plaisir ; mais cela ne suffit pas. Nous souhaitons aller plus loin, nous améliorer, devenir meilleur. C’est naturel !

Ce souhait de progression, s’applique également pour notre pratique spirituelle, méditative, de yoga, de Qi Gong, etc… 

La diversité est bénéfique

Nous avons tous des affinités particulières avec tel ou tel type de yoga, tel ou tel type d’art martial cours de Qi Gong.

Cette diversité est bénéfique dans le sens où elle représente une multiplicité d’accès en fonction de la multiplicité des personnes.

Elle permet de commencer à nous engager dans une pratique et de nous perfectionner. Cela dit, nous devons rester attentif à ne pas croire que notre pratique est supérieure à celle des autres et dénigrer par là même les autres voies, enseignants et pratiquants.

Comment ne pas rentrer en concurrence

Dans le bouddhisme, il y a plusieurs grands courants, Hinayana, Mahayana, Vajrayana.

Dans chaque grand courant il y a plusieurs écoles, et parfois encore plusieurs maîtres ou sections différentes. Certaines écoles en viennent à rentrer en concurrence, ou critiquer, s’opposer à d’autres écoles. Il en est de même avec les pratiquants. Cela relève d’un manque de compréhension.

En tant que pratiquant, à l’aise dans notre voie, nous devons aller au-delà de ces différences, cultiver la vision profonde de la réalité.

Tous les véritables maîtres et enseignants mettent en garde leurs élèves sur le fait de ne pas considérer leur discipline comme l’unique chemin vers la vérité.

diversité

Plusieurs chemins pour un même but

Nous pouvons prendre l’image d’une montagne. Il y a un sommet unique (la vérité, la paix) mais il y a de multiples chemin qui mènent à ce sommet. Certains peuvent parfois être opposés, comme la face nord et sud d’une grande montagne, cependant, ils mèneront tous deux au même sommet.

Gardons un esprit souple et tolérant, loin du sectarisme et de nos habitudes rigides.

Aller rencontrer d’autres pratiques, et enseignants nous permet parfois de mieux comprendre notre discipline, et de créer des ponts très intéressant. (Voir plus loin).

Multiplier les activités

On pourrait alors se dire que nous devons expérimenter un maximum de pratiques différentes pour ouvrir notre compréhension, notre connaissance, et multiplier les activités, les stages, les pratiques sans « nous enfermer » dans aucune.

C’est ce que font beaucoup de personnes. 2 ans de karaté, un an de yoga Ashtanga, une formation de sophrologie, un peu de méditation, puis retour par le Yoga Iyengar, le Reïki, des stages de chamanisme, le yoga du son, une retraite chez les bouddhistes…

C’est un peu comme si nous commencions à gravir une montagne par un chemin mais après quelques kilomètres de marche nous nous arrêtons, rebroussons chemin pour essayer un autre chemin et ainsi de suite. Nous pourrions parcourir des dizaines de kilomètres sans jamais arriver au sommet.

L’engagement et la persévérance. Creuser un puit.

Amma utilise la parabole suivante pour nous faire comprendre l’importance de la persévérance et de l’engagement :

Il y avait qu’un homme qui avait acheté un terrain pour construire sa maison et cultiver. On lui avait dit qu’il y avait de l’eau sous son terrain. Il commença à creuser un puit un mètre, un mètre 50, 2 mètres de profondeur. Ne trouvant pas d’eau, il se dit qu’il devait creuser au mauvais endroit. Il changea d’emplacement il se remit à creuser sans succès. Il creusa à nouveau à un nouvel emplacement, creusant jusqu’à 2 m sans trouver d’eau. Et ainsi de suite, jusqu’à ce que son terrain soit parsemé de trous. Désespéré, et découragé, il abandonna. L’eau se trouvait à 3 mètres.

Il lui suffisait de garder confiance et de persévérer dans la même direction quel que soit l’endroit.
Nous agissons souvent comme cet homme quand nous changeons de discipline, d’enseignant, de pratique parce que nous n’avons pas trouvé ce que nous espérions, ce que nous avions imaginé.

Qu’est-ce qu’un bon enseignant ? yoga – Qi Gong – art martiaux.

Un véritable enseignant n’est pas là pour nous faire plaisir il est plutôt là pour notre croissance. S’il détecte en nous un potentiel, une aptitude, il va mettre ce potentiel à l’épreuve un peu comme un forgeron travaille la lame d’un sabre encore et encore dans le feu.

Au Japon, un maître d’armes enseignait le karaté dans son dojo. Il avait repéré un jeune pratiquant assidu. Après les entraînements il lui demandait de ranger et nettoyer le dojo. Jamais il ne l’encourageait mais le faisait s’entraîner un peu plus dur. Au fur et à mesure des années les autres pratiquants montaient en grade, mais le jeune, lui, gardait sa ceinture blanche de débutant même s’il gagnait en force et en technique. Le maître l’enseignait comme les autres mais lui confiait des tâches d’entretien et de nettoyage du lieu. Il lui demandait toujours plus de multiples services. Plusieurs années passèrent, 10 ou 15 ans, les autres pratiquants venaient et partaient mais lui restait, continuait à s’entraîner et progresser.

Puis un jour, au grand étonnement de tous, le maître fit venir l’élève sans-grade, lui remis une ceinture noire et 3 dans. Puis se retira et lui confia l’école.

Trouver le bon enseignant (qi gong, yoga, méditation)

J’ai eu la chance de trouver des merveilleux enseignants sur mon chemin. Il me semble parfois que la vie m’a amené vers eux sans que je m’en rende compte.

Il n’y a aucune sorte de dualité ou de concurrence entre ces enseignants. Chacun d’eux vit dans la conscience qu’il est la vraie voie vers la vérité et la paix, mais aussi que chaque maître ou enseignant véritable rempli exactement la même fonction que lui.

J’ai pu donc explorer différentes voies qui par le cœur et l’esprit se complètent et m’ont fait avancer dans une seule direction. Sur la forme, j’ai bien évidemment choisis une pratique principale, celle du Kiko zen, donc une voie du corps liée à la méditation et à la maîtrise de l’esprit.

S’enrichir de différentes pratiques sans se perdre

Il s’agit de retrouver le un dans la diversité. Comme on l’a vu il n’est pas nécessaire de butiner partout, mais comme une abeille, on peut s’enrichir de différents parfums pour donner un miel de qualité unique. C’est à nous de discerner entre ce qui nous disperse dans la multiplicité, et ce qui nous enrichit dans la diversité, en gardant à l’esprit que toutes les formes sont la manifestation du Soi qui au final retourne vers l’unité.

Si à chaque fois que vous rencontrez un nouvel enseignant cela ouvre votre esprit, vous donne des clés de compréhension sur votre propre pratique, alors il me semble que vous avancez dans la bonne direction.

La voix de la vérité nous ouvre à l’univers, à la totalité. Si chacune de nos pratiques nous amène à une compréhension plus profonde de l’universalité car elle n’en représente qu’un chemin d’accès; alors cela ne pose aucun problème d’avoir plusieurs pratiques et plusieurs enseignements.

La voie de la sagesse

Le Gyalang Drukpa (à la tête de la Lignée du Bouddhisme Vajrayana) l’exprime ainsi.

« Si nous sommes devant une porte et que nous avons une centaine de clés à notre trousseau, cela pose un véritable problème, car nous ne savons pas quelle clé choisir, quelle est la bonne. De manière similaire si nous avons une multitude de pratiques et d’enseignants différents et que nous ne savons pas quoi en faire, nous sommes face à un obstacle.

12ème Gyalang Drukpa

En revanche, si nous possédons suffisamment d’intelligence et de sagesse, alors c’est différent. Avoir simultanément 100 enseignants ne pose pas de problème, puisque nous savons comment tout unifier, tout ramener à l’Union. Une seule pratique peut nous ouvrir la voie vers toutes les autres. L’engagement, la dévotion, adressée à une seule pratique ou un seul l’enseignant doit aller de pair avec l’ouverture envers toute chose, avec une vision pure qui s’étend à chaque personne, chaque phénomène, chaque maître ou enseignant, chaque lignée, chaque divinité, absolument tout. »

Le contraire de cette attitude est le sectarisme qui engendre la séparation. Nous sommes dévoués à une pratique mais avec un état d’esprit étroit, qui fait que nous considérons notre enseignement comme le seul valable, dénigrant et critiquant les autres en les jugeant non valables. Cela peut même se transformer en haine ou en conflit.

La sagesse nous demande d’éviter absolument cette attitude afin de rester ouvert aux manifestations de la vérité dans le monde qui sont illimités.

En savoir plus sur le Gyalang Drukpa

Il n’y a pas de choix meilleur qu’un autre

Alors comment choisir entre Qi Gong et méditation ou une autre pratique ?

Pour conclure, on voit bien que le choix entre telle ou telle pratique n’est pas fondamentalement la bonne question. En résumé il est important :

  • De s’attacher à progresser
  • De s’engager sincèrement dans une pratique
  • De trouver un bon enseignant
  • De rester ouvert et de s’enrichir d’autres pratiques
  • De cultiver la tolérance
  • D’utiliser la sagesse pour réaliser l’Union.

J’espère que cela aura nourri vos réflexions, n’hésitez pas à commenter. Fabrice.

Fabrice Buonanno

Fabrice Buonanno

Je pratique et j’enseigne le Kiko depuis plus de 30 ans
Le Kiko (Qi Gong en japonais) est issu des pratiques internes des arts martiaux japonais et a pour but d’harmoniser le corps, le souffle (respiration, énergie) et l’esprit.
Le Zen et le Shinto ont considérablement influencé les arts martiaux japonais et en ont fait une Voie vers l’Unité.
Le Kiko intègre naturellement ces influences et peut être considéré comme une méditation en mouvement qui nous plonge avec douceur et intensité dans la conscience du moment présent.
J’ai enrichi depuis 30 ans ma pratique personnelle par des enseignements sur les philosophies et pratiques orientales, Taoïsme, Bouddhisme, Yoga, Védisme, arts martiaux.
J’enseigne en salle, je donne des cours en ligne et j’organise des stages à Montpellier, Paris et l’été dans les Cévennes.

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Cet article a 4 commentaires

  1. Rossi Daniel

    Il y a t il un dojo dans la région de Binche , en Begique qui enseigne votre pratique , ou des stages qui pourraient y être enseigne .

  2. Anne Soulet

    Merci pour cet article très bien écrit.
    Il donne vraiment tous les outils pour ce dilemme
    que beaucoup d’élèves vivent sans savoir par où commencer.
    Chaleureusement, Anne

    1. Fabrice

      Merci Anne. Je dois dire que tu m’as aussi aidé a intégrer la pleine conscience dans mes pratiques antérieures.

      1. Hervé Desormeaux

        Très bon article. Je me suis trouvé dans cette situation, il y a quelques années et il m’a fallu faire des choix car sinon je m’éparpillais. Maintenant ij’ai choisi des activités qui se complètent : méditation de pleine conscience et pratique du Shodo. Je peux pratiquer l’un ou l’autre dans la journée, les 2 allant vers un même but. Taichi ou QIgong.

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