Comprendre le Ki comme un japonais

J’ai toujours été attiré par l’orient, les arts martiaux et le japon. Comme vous peut-être j’ai été fasciné par les démonstrations d’Aïkido de Me Ueshiba ou d’autres maîtres.

Dans cet article, vous découvrirez comment comprendre le ki comme un japonais et comment cette notion toute particulière fait partie intégrante de leur mode de vie, des arts martiaux et du Zen.

Bonne lecture, .Fabrice

La calligraphie du Ki

Le Kanji (idéogramme ou caractère japonais dérivé des caractères chinois) Ki est composé de deux parties, 米 et 气, respectivement « riz » et « air/vapeur ».

On parle habituellement de la vapeur qui sort sous pression lors de la cuisson du riz pour évoquer la notion de Ki, qui se traduit par « souffle, énergie, esprit, âme, cœur, vie, humeur », etc…

En orient, le riz était la principale source d’énergie du corps humain et était donc lié à la notion même de vie.

Comprendre le Ki selon Itsuo Tsuda :

Ambassadeur de l’Aïkido et du Katsugen-Undo en France.

« Le Ki pose des problèmes à quiconque essaye de le traduire dans les langues européennes. Il existe en occident des mots comme radiation, émanation, vibration etc.… qui correspondent au Ki mais qui n’en couvrent pas tous les aspects. Tant qu’on cherche dans le domaine des phénomènes, une explication satisfaisante, on n’y arrive pas. On ne peut démontrer objectivement le Ki. Si on le démontre, ce n’est plus le Ki.

Le Ki transcende le cadre des phénomènes défini par le temps et l’espace.

Comme la grande masse des peuples n’est sensibles qu’aux phénomènes, comme la richesse et la pauvreté, le travail et le rendement, le bonheur et le malheur, les accidents, les maladies etc…, tout ce qui transcende le monde des phénomènes semble ne pas avoir de raison d’être.

Quand le Ki circule entre deux personnes il y a un phénomène d’osmose. Dans le Zen on parle de « Inshin – Denschin », la transmission de mon âme à ton âme. »

En savoir plus sur Itsuo Tsuda.

Les expressions japonaises incluant le Ki :

Les japonais ont conservé une tradition dans laquelle la sensibilité au Ki est primordiale. Comprendre le ki comme un japonais c’est se familiariser avec tout un tas d’expressions.

Ils utilisent le mot Ki des centaines de fois par jour, parfois sans y réfléchir. Même si l’on ne peut trouver d’équivalent directe dans nos langues occidentales, il est cependant possible de traduire des expressions courantes dans lequel il se trouve incorporé :

  • Ki ga chiisai : mot à mot, son Ki est petit. Il se fait trop de soucis pour rien.
  • Ki ga okii : Son Ki est grand. Il ne se fait pas de soucis pour des petites choses.
  • Ki ga shinai : Je n’ai pas de ki pour… Je n’en n’ai pas envie, ou, cela me dépasse.
  • Waru-ki wa nai : Il n’a pas de mauvais Ki, il n’est pas méchant, n’a pas de mauvaises intentions.
  • Ki ni naru :  Cela attire mon Ki. Je n’arrive pas à dégager mon esprit de cette idée.
  • Ki o komeru : Concentrer le Ki. Au-delà de la production d’un acte, c’est l’état de concentration maintenu pendant l’acte qui en fait la valeur.
  • Ki-mochi no mondai : C’est conditionné par l’état du Ki. Ce n’est pas l’objet  ou le résultat mais, c’est le geste, l’intention qui compte.

Par extension le mot Kimochi est devenu un synonyme de cadeau. En présentant celui-ci on dit :  c’est mon kimochi qui signifie, l’objet est modeste mais c’est un signe de ma profonde reconnaissance et gratitude.

La plupart de japonais sont incapables de dire ce qu’est le ki mais ils savent instinctivement quand et comment l’utiliser. Le Ki fait partie du domaine du « sentir » et pas du savoir.

Le Ki et sa manifestation :

Le Ki est partout, il est le fondement même de toute chose, son essence et pourtant reste mystérieux et impénétrable ou impalpable.

Un peu comme l’air qui nous entoure et qui parait sans substance, mais qui nous permet de nous mouvoir.

Cependant nous pouvons sentir l’air dès qu’il y a circulation ou mouvement : un courant d’air, du vent ou quand nous agitons rapidement nos mains.

Il en est de même pour le Ki, il se manifeste et on peut commencer à le sentir :

  • quand il y a circulation,
  • qu’il se déplace d’un endroit à un autre,
  • qu’il y a expansion ou concentration.

C’est pourquoi dans les gestuels ou formes de KikoZen, on prend un soin particulier à mettre le Ki en mouvement et à permettre sa libre circulation, sans entraves, sans rigidité physique, respiratoire ou mentale.

Le Ki selon Taisen Deshimaru : Moine Bouddhiste Zen

« Le Ki, cela existe dans le tréfonds de l’énergie physique. C’est l’existence qui crée l’énergie, c’est le mouvement du mouvement. Ki est toujours mouvement, mouvance : le flux impalpable de la vie. L’énergie proprement dite est une forme mise en action par Ki. Le Ki mouvant crée le mouvement de la vie. Alors, coïncider avec Ki signifie ne faire qu’un avec cette énergie fondamentale. »

Le Ki selon Me Nogughi : Fondateur du Katsugen-Undo et du Seitaï.

Il parle ainsi de la circulation du Ki de manière concentré entre 2 personnes :

« Le but de l’expiration concentrée n’est pas de chercher des particularités.

Le but est dans l’acte lui-même, qui doit être réalisé avec un esprit ou un cœur de « ciel pur ».

C’est trop simple pour être facile, c’est trop facile pour qu’on puisse expliquer.

L’Aiki selon Me Ueshiba :

O Senseï Morihei Ueshiba, le fondateur de l’Ai KI Do (Harmonie – Ki – Voie) voie de l’harmonie du Ki est considéré comme un des plus grand maîtres d’arts martiaux japonais du 20ème siècle et en tout cas un précurseur dans la mise en avant des techniques d’utilisation de l’énergie.

Je finirais par deux citations de celui-ci :

  1. « N’ignorez pas, l’enseignement de la voie pure, d’un fleuve de montagne dévalant sur les roches. »
  2. « Je me lève à quatre heures tous les matins, je me purifie et je sors à l’extérieur pour accueillir le soleil. Je crée un lien entre moi et le cosmos grâce à l’aiki [harmonie de l’énergie] et je communie avec toute chose. »

Le Ki Ko (maitrise  du Ki)

Grâce à la pratique du Kiko, j’ai pu développer (ou retrouver) progressivement ma sensibilité au Ki et parfois dans la grâce de l’instant ressentir cette énergie et cette paix qui dépasse tout entendement.

  • C’est ce qui guide ma quête, mon enseignement
  • ce que je souhaite transmettre.
Cours Qi Gong Montpellier kiko zen
Fabrice Buonanno

Fabrice Buonanno

Je pratique et j’enseigne le Kiko depuis plus de 30 ans
Le Kiko (Qi Gong en japonais) est issu des pratiques internes des arts martiaux japonais et a pour but d’harmoniser le corps, le souffle (respiration, énergie) et l’esprit.
Le Zen et le Shinto ont considérablement influencé les arts martiaux japonais et en ont fait une Voie vers l’Unité.
Le Kiko intègre naturellement ces influences et peut être considéré comme une méditation en mouvement qui nous plonge avec douceur et intensité dans la conscience du moment présent.
J’ai enrichi depuis 30 ans ma pratique personnelle par des enseignements sur les philosophies et pratiques orientales, Taoïsme, Bouddhisme, Yoga, Védisme, arts martiaux.
J’enseigne en salle, je donne des cours en ligne et j’organise des stages à Montpellier, Paris et l’été dans les Cévennes.

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Cet article a 4 commentaires

    1. Fabrice

      Bonjour Audrey,
      Merci pour ton commentaire et d’utiliser cet article en référence sur ton site !

  1. domingo

    merci pour cet article, très intéressant. Je publie un lien sur mon site.

  2. boyer

    trouver le ki ;c’est trouver qui nous sommes dans le ki de VIE
    bonne recherche du ki a tous michel

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