Les japonais et le Zen sont connus pour développer l’art de la simplicité.
Un intérieur Zen évoque naturellement le dépouillement, l’ordre, le minimalisme.
Le Qi Gong Japonais et la méditation – Kiko Zen – nous amène naturellement vers cet état de plus grande simplicité sans esprit de dualité ou de refus de la complexité et de la diversité.
La Voie engendre le Un
Le Un engendre le deux
Le deux engendre le trois
Trois engendre la multiplicité des êtres
Lao Tseu – Tao Te King
Le Un crée la complexité
Le Tao, l’origine, la source, le Soi est souvent décrit comme le Un.
L’unité parfaite dont tout émane.
Il est extraordinaire d’observer comment la nature crée une diversité et complexité sans fin. Pas un seul flocon de neige n’est identique à un autre. Sur un arbre immense, chaque feuille est différente en taille et en forme.
Nous sommes tous issus et les produits de cette diversité incroyable.
Le retour à la simplicité
Cependant, toutes les traditions et sagesses insistent sur le fait qu’un retour vers l’unité, vers la simplicité est la Voie vers la paix, le bonheur, la réalisation.
En attendant, le monde nous aveugle, nous hypnotise, créant des désirs sans fin, même si au fond de nous, nous portons cette promesse de la simplicité comme source de salut.
« Heureux les simples car le royaume des cieux est à eux ». Cette parole des évangiles porte ce même message : Le retour à la simplicité (à l’unité) est déjà en lui une des conditions du bonheur.
On retrouve une citation similaire dans le traité de Bodhidharma : « Si vous cultivez la Voie, votre esprit est comme la pierre, obscur, sans conscience ni connaissance, sans discrimination, primesautier comme l’esprit d’un idiot. »
Dans les arts martiaux et le Kiko Zen, il existe de nombreuses formes et techniques. Certaines parleront plus à certains pratiquant et donc cette diversité est une bonne chose.
Cependant en rentrant dans la répétition d’un geste tout simple, on peut pénétrer le cœur des choses, se lier profondément à l’instant présent détaché du passé et du futur. Retrouver la simplicité de l’esprit juste présent à ce qui se passe maintenant.
Répéter ce geste, encore et encore, dans la lenteur, nous fait entrer dans un nouvel espace-temps, de paix, de grâce. Cela nous simplifie.
Ne pas rechercher la perfection
En répétant un mouvement, nous allons progresser et affiner notre geste vers une perfection.
Dans la mesure du possible, il faudra cependant éviter de nous imposer une exigence de perfection, un objectif qui crée une tension, un hiatus entre le présent et le futur imaginé.
Au contraire en lâchant prise avec le résultat mais en gardant notre attention fixée ce qui se déroule dans l’instant même, nous atteignons cette unité et simplicité qui porte en elle-même la perfection. Naturellement et sans effort le corps et l’esprit s’harmonisent.
Tout est ici et maintenant
Le passé comporte une infinité de souvenirs, de mémoires, d’événements depuis des temps sans commencement.
Le futur porte en lui une infinité de possibilités.
Chaque fois que notre esprit part vers le passé ou le futur, nous entrons dans un monde de complexité. Quand nous ramenons notre esprit dans l’instant présent, nous retrouvons la simplicité de ce qui est réel, juste là devant nous, pour nous, ici et maintenant.
Zen La Voie et l’Art de la simplicité
Le mot Zen signifie méditation. Il vient du mot sanskrit « Dhyana », il a été associé à cet aspect de calme et de simplicité, à quelque chose d’épuré.
Le traité de Bodhidharma texte ancien du Bouddhisme Chan (Zen en chinois) exprime cette notion :
« Lorsque les formes et l’informel, ainsi que tous les actes ou attitudes tels que marcher, se tenir debout, être assis ou couché, sont simples, et que l’on garde son esprit immobile quels que soient les événements, agréables ou désagréables, que l’on rencontre : alors seulement peut-on parler d’esprit de simplicité. »
Dans la tradition Bouddhiste, c’est la lignée de MahaKassapa qui est plus particulièrement à l’origine du Zen. Mahakassapa un très proche disciple du Bouddha a reçu directement la transmission de la vision profonde grâce à un seul geste du Bouddha qui a montré une fleur de lotus qu’il tenait entre ses doigts à l’assemblée de moines et disciples.
Tous se sont interrogés sur ce que voulait dire ou enseigner le Bouddha. Seul Mahakassapa s’est plongé dans la conscience de ce moment d’intense présence et a vécu un éveil.
C’est ce même geste que répétait souvent Thich Nhat Hanh durant les sessions de chants ou de méditation. ( Découvrir le village des pruniers de Thich Nhat Hanh ).
Obtenir l’éveil spontané en un seul geste, c’est la voie qui est également proposé dans le Kiko Zen en utilisant la sagesse du corps.
Cet article a 4 commentaires
Merci pour vos commentaires.
Puissions-nous tous nous simplifier !
Magnifique et profond, tao et non dualité
Merci Fabrice de nous ramener à la simplicité, à l’instant!
Sans but ni profit
Mushotoku!
Tout est dit. Merci.