Zen et Arts martiaux un ouvrage référence
Le livre Zen et Arts martiaux de Taisen Deshimaru est un ouvrage de référence pour approfondir notre connaissance et compréhension de deux piliers de la culture japonaise.
Dès mon apprentissage des arts martiaux, et principalement du Kiko j’ai commencé à être initié à la pensée Bouddhiste et à la méditation.
Au début je n’avais pas forcément fait le lien direct avec le Zen, malgré l’aspect méditatif du Kiko qui me plaisait beaucoup.
En découvrant le livre de Taisen Deshimaru, « Zen et Arts Martiaux », j’ai compris à quel point ces deux disciplines sont liées. Surtout à quel point le Zen a influencé les arts martiaux.
On retrouve dans d’autres cultures ce lien entre la spiritualité et les arts martiaux (par exemple le Kung Fu de moines de Shaolin). Au Japon, ce sont deux piliers fondamentaux de la culture.
Le maître Zen Taisen Deshimaru a été initié très jeune à la pratique des arts martiaux puis au Zen. Son expérience directe lui a permis d’écrire un ouvrage qui est selon moi une référence dans ce domaine.
Il explique dans ce livre le lien très étroit qui existe au Japon entre la quête spirituelle bouddhiste et les pratiques aussi diverses que la cérémonie du thé, l’art floral, une part importante de l’art des jardins, la calligraphie, et, plus particulièrement les arts martiaux.
L’art de la concentration et de l’attention au moment présent commun à toute ces pratiques forment également la base de la Pleine Conscience.
Diriger son esprit en conscience est le secret de cette Voie.
Qui est Taisen Deshimaru ?
Taisen Deshimaru (1914-1982), est un maître bouddhiste zen japonais.
En 1935, alors qu’il suit des études d’économie à Tokyo, il commence à pratiquer le zen Sôtô avec Kôdô Sawaki roshi, un des grands maîtres du zen au XXe siècle, qui était alors godo (instructeur des moines dans le dojo) du temple de Sojiji.
En 1965, avant de mourir, Kôdô Sawaki lui donne l’ordination de moine.
Il s’établit à Paris en 1967 suite à une demande pour une conférence. Il est connu pour avoir introduit la méditation assise (Zazen) et propagé l’enseignement du Zen en France.
Il y fonde le premier Dojo, qui aura un grand echo. Puis progressivement pendant la dizaine d’année qui suit les Dojo se multiplient sous son effort en France, en Europe et dans le monde (plus d’une centaine).
C’est l’un des principaux passeurs du Bouddhisme Zen en Occident.
Zen et Arts Martiaux
L’esprit du Zen fut introduit au Japon chez un peuple dont la guerre était l’occupation habituelle.
Ce fut le génie du Zen de transformer les techniques brutales de la guerre en arts qui ne se souciaient plus seulement de l’efficacité guerrière mais de la recherche de soi-même. Le sabre, l’arc et la flèche, instruments de mort devinrent des supports de méditation.
Sous cette influence naquit le Bushido, code d’honneur, discipline chevaleresque qui recommande le désintéressement et le mépris de la mort. Tant et si bien que le Zen fut, cette voie d’éveil, appelé « la religion des samouraïs. »
Extraits :
« Cet esprit est le même dans tous les arts martiaux, quelles que soient leurs différences tactiques et techniques. Ainsi, le judo (ju :douceur-do :Voie) est la voie de la souplesse (yawara). Maître Kano en fut le fondateur après la révolution de Meiji. Les samouraïs, ces farouches guerriers, apprenaient le yawara, la technique de la douceur.
Au Japon, les samouraïs devaient apprendre les arts de la guerre, et ceux de la vie civile. Ils devaient étudier le Bouddhisme, Lao Tseu, Confucius, et en même temps apprendre le judo, l’équitation, le tir à l’arc. Dès mon enfance, j’ai appris le yawara avec mon grand-père paternel.
Mon grand-père maternel, lui, était docteur en médecine orientale. J’ai compris alors peu à peu que les arts martiaux et le Zen n’ont qu’une seule saveur, et que la médecine orientale et le Zen sont unité. Kodo Sawaki, dans des conférences, disait que leur secret est Kyu Shin Ryu, « l’art de diriger l’esprit ».
Il faut apprendre à pénétrer la vie. Ainsi, le secret des arts martiaux est d’apprendre à diriger l’esprit, Ryu Gi. Cela forme la base des techniques corporelles.
L’esprit doit devenir la substance.
L’esprit est la substance, sans forme, mais parfois il a une forme. Quand l’activité de l’esprit emplit le cosmos tout entier, il saisit les occasions, il a une chance d’éviter les accidents et peut attaquer dix mille choses en une seule.
C’est ce à quoi veut répondre le Zen en élargissant notre conscience à cette dimension. C’est la réponse au problème central de notre civilisation.
La vie authentique est conscience interdépendante (Conscience de l’Univers) plus conscience dépendante (ou conscience de l’ego). Ceux qui ont un ego trop fort ne peuvent recevoir cette conscience universelle.
Pour obtenir le satori, il faut abandonner l’ego.
Pour tout recevoir, il faut savoir ouvrir les mains, et donner.
Zazen signifie se fixer au centre de l’ordre de l’univers, du cosmos.
Par la pratique de zazen, ici et maintenant, à travers notre être tout entier, nous existons au centre du système cosmique. C’est la plus haute dimension que nous puissions atteindre.
Cette vérité ne peut être atteinte à travers une conception purement matérialiste ou purement spiritualiste.
Une troisième conception de l’univers serait la fusion de ces deux visions ; pas un mélange, pas un juste milieu, mais une profonde harmonie, car esprit et matière ne sont pas séparés, ils sont interdépendants comme dans l’être humain. »
Vous pouvez vous procurez ce livre directement chez l’éditeur Albin Michel
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